En Septembre l’année dernière, au retour d’un « roulottage  » (visite de roulottiers en Bretagne notamment), nous tombions nez à nez, par hasard, avec une carriole, une wagonnette pour être précis, à l’Emmaüs de Angoulême.

Piqués au vif, nous nous renseignons. Pascal, alors compagnon, s’était arrêté d’un long voyage à pied avec sa femme pour cause de santé. Il pensait transformer cette charrette, en piteux état, en chariot tracté par un âne ou un mulet. Les projets ont changés, ils repartiront à pieds.

Bien entendu, nous n’avions pas prévu ni de racheter, ni de rénover une carriole! Rien dans notre budget ni notre emploi du temps ne le laissait présager. Mais nous faisons confiance au hasard de la vie et une petite idée venait de germer.

Alors que nous n’avions pas non plus de cheval attitré, nous imaginons déjà en faire cadeau à notre centre équestre pour qu’ils aient un moyen de faire quelques prestations dans un véhicule authentique.

Le châssis semble correct et suffisamment bien dimensionné. En plus, leurs amis Marc et Lena, chez qui ils avaient laissé le châssis avant de continuer à pieds vers les Pyrénées, nous invitent à rester la nuit pour continuer à discuter.

Lena est allemande, elle dessine, élève des lapins, poule et cochons d’Inde. Marc est forgeron d’art, passionné par son métier, il nous fera visiter sa forge. Pour ne rien ajouter à l’affaire, nous finissons par une soirée au coin de la cuisinière à bois à déguster des bières du pays et nous raconter nos vies. Comme souvent, nous craquons plus pour nos hôtes que pour le motif premier de notre rencontre.

L’affaire est conclue avec une promesse de se revoir pour démonter le châssis. Sandhi, contacté entre temps, nous apprend qu’il a fabriqué 4 roulottes de type Irlandaises depuis et qu’il nous filerait bien un coup de main. Le hasard on vous dit, le hasard !

Toujours en début d’automne, nous achetons une paire d’essieux de roulotte que Denise nous amène depuis Agen dans une remorque. Encore une fois, la rencontre est brève mais tellement passionnante avec cette Américaine redécouvreuse du Bleu Roi dont les secrets de fabrication s’étaient perdus depuis la nuit des temps. Petite cerise sur le gâteau, elle nous offre une autre paire d’essieu.

Les choses se bousculent et nous voilà propriétaires d’une carriole, de deux paires d’essieux et d’un châssis.
Pour ne rien ajouter à la complexité du moment (rappelons que rien de tout cela n’était prémédité et que tout se précipite.) Zorba et sa roulotte nous font du pied… Nous passerons la question de la collecte de fonds en 15 jours et de l’élan de générosité qui en a suivi.

Tout ça pour en arriver à la problématique principale :

comment transporter tout ces équipements et ce cheval?!

Parlons transport si vous voulez bien. Certes, dans l’idéal, nous aurions trouvé nos chevaux à 10km, nos roulottes chez le voisin et le bilan carbone était excellent. Mais comme dirait l’autre, ça ne se trouve pas sous le pas d’un cheval !
Zorba et sa roulotte étaient donc dans le Morbihan, la carriole Roulopia à Angoulême.
Il aura donc fallu louer un van digne de ce nom (le bestiau fait plus d’un tonne!) d’une part et faire rapatrier la roulotte d’autre part et enfin aller chercher la carriole sur une remorque basculante. Pour le petit châssis, ça attendra un peu…

Franck Boileau nous avait été conseillé par notre centre équestre Equipia pour louer le camion et pour ses conseils. Nous n’avons pas été déçu et le véhicule nous a bien facilité le trajet du retour (5 heures sur autoroute!). Ok tout le monde nous aura dit à notre retour : »bon on ne vous l’a pas dit pour ne pas vous paniquer mais vous venez de faire ce qui est le plus dangereux en équitation, transporter un cheval ». A ok, merci les copains; ça c’était mi Décembre 2016.

En début d’année, nous avions réservé la carriole repérée à Emmaüs à Angoulême. Encore fallait-il aller la chercher. Christian Gaboriaud (sellier bourrelier qui nous apprendra l’attelage) nous loue sa remorque basculante avec treuille incorporé. Trop facile !

Depuis, William nous a fait un bon prix pour rapatrier la roulotte, par jour de tempête en roulant à 60km/h sur autoroute. Bon là on s’est dit que le destin était vraiment de notre côté, rien de cassé! Puis, alors que l’association avait été choisie pour se présenter aux 5800 festivaliers du festival du Rêve de l’Aborigène (79), William nous a fait un geste en or pour l’aller retour entre la Gironde et le Nord Deux Sèvres.

Tout est parti d’une idée folle, laissez les choses venir à soi. Ne pas refuser ce que le destin met sur notre chemin. Tout n’a pas été facile ni relax à gérer mais tout s’est toujours bien présenté et la solution n’était jamais loin.

Tous ces petits gestes cumulés nous confortent dans l’idée que tout vient à point à qui sait attendre. ça devrait même être notre devise. Nous sommes bien entourés, merci à tous!